Tableau des cultes

4 Communion…………………………………… Château
11 …………………………………………………. Marchal
18 …………………………………………………. Château
25 …………………………………………………. Marchal
2 juillet ………………………………………….. Château

CHARLES WAGNER, avant le Foyer de l’Âme

M. Le Profr Pierre Poujol consacre sa studieuse retraite à des travaux qu’il réunit sous le titre général de « Protestantisme français moderne ».

La deuxième étude vient de paraître aux éditions de la « Revue du christianisme social ». Combinant ses expériences et ses souvenirs personnels avec des éléments puisés à bonne source, M. Poujol examine la période qui va de 1898 à 1914. Le style est alerte, la documentation sure et le plus souvent inédite.

Nous extrayons de cette seconde série l’essentiel de ce qu’a écrit M. Poujol sur Charles Wagner (pages 13 à 16). Cette belle évocation intéressera nos amis.

« Dans la première partie de sa vie, non seulement Charles Wagner est un grand isolé, important par sa personnalité même, mais encore il nous permet de suivre la transition entre l’ancien libéralisme des Coquerel et celui qu’il inaugure avec Roberty.

De souche lorraine et française par sa mère, Charles Wagner (1852-1918), né à Wilberswiller, était le fils d’un pasteur luthérien venu d’un Palatinat très francisé. Après avoir fait sa théologie à Strasbourg influencé par Reuss et Sabatier, il opta pour la France et vint à Paris où il fur l’un des principaux disciples et lieutenants de Fallot, de 1882 à 1890. Il était cependant aux yeux des réformés orthodoxes de Paris marqué du sceau du libéralisme.

Or la division de Paris en paroisses en 1882 avait forcé les orthodoxes à tolérer un Conseil presbytéral de l’Oratoire à majorité libérale mais subordonné à un Consistoire de Paris à majorité orthodoxe fermement décidé à ne pas augmenter d’un pouce le minimum de tolérance qui lui avait été strictement imposé.

Les deux pasteurs « en pied » de l’Oratoire étaient deux orateurs distingués d’étiquette orthodoxe, quoique difficilement classables, Recolin et Decoppet. Ceux-là le Consistoire refusait qu’on les remplaça par d’autres que des orthodoxes bon teint. Le libéral toléré dans cette paroisse libérale ne pouvait être qu’auxiliaire. Le Conseil libéral avait accepté cette situation pour l’illustre Viguié, de Nîmes, ancien président de ce Consistoire languedocien et de l’Académie nîmoise, représentant d’une éloquence classique un peu vétuste. Quand il mourut le Consistoire laissa nommer le jeune Roberty (1856-nov. 1925) qui venait de Rouen où il était suffragant de son père. Mais bien entendu comme auxiliaire à vie. Le nouveau venu était connu pour son irénisme, acceptant même de lire le Symbole des Apôtres comme document vénéré, concession que Wagner refusait en principe.

Il y avait aussi un petit culte spécialement libéral, jadis à la salle Saint-André, dans les derniers temps à la Société de géographie, mais qui était de moins en moins suivi. Wagner voulut avoir de façon indépendante son œuvre populaire, dans le goût de Fallot, au Faubourg Saint-Antoine, rue des Arquebusiers. Il indisposera ainsi la majorité de la délégation libérale qui ne penchait pas du côté du christianisme social et celle du Consistoire orthodoxe dont la doctrine était identique sur ce point. De plus il touchait à la paroisse de Sainte-Marie, c’est-à-dire à l’arche sainte, au fief d’Auguste Gout, le plus militant des chefs orthodoxes parisiens, qui veillait à maintenir dans la saine doctrine les immigrés méridionaux de ce faubourg. Wagner manqua donc d’appui et d’argent pour sa petite œuvre étriquée, mal placée. Ce furent des années dures.

L’année 1892 qui fut, comme nous l’avons vu, une année faste pour le protestantisme, lui apporta ses premiers succès, à 40 ans. Son premier grand livre « Jeunesse », enthousiasma Sarcey et tout un public extérieur au strict protestantisme. Les protestants bon teint en furent impressionnés au point de réviser leurs jugements. L’affluence des auditeurs fit passer automatiquement de la salle des Arquebusiers à une plus grande salle boulevard Beaumarchais. Miss Grâce King, femme de lettres américaine, le fit traduire et lui conquit l’audience des Anglo-saxons.

Continuant sur la lancée de Falloot, Wagner pousse ses efforts du côté du peuple. En 1892 il fait paraître « Vaillance », petit livre analogue à « Jeunesse », mais plus axé dans le sens populaire. Et nous avons déjà vu l’appui qu’il donnera à la Coopération des Idées de Deherme. Il tâche aussi avec Paul Desjardins d’enrôler les intellectuels dans l’Union pour l’action morale. Durant l’hiver 1893-1894, par une série de conférences, il conquiert Genève.

Au printemps de 1894, il est appelé chez Mme Edgar Quinet, pour le mariage de sa femme de chambre et d’un charpentier. Son allocution (Vie simple et bonheur) intéresse Mlle Buisson, fille de l’Inspecteur Ferdinand Buisson, qui le prie de présider son mariage le 28 juillet 1894, à l’Oratoire. De là des relations intimes et durables entre Buisson et Wagner. Il fait aussi là la conquête de l’éditeur Armand Colin qui lui commande son ouvrage « La Vie simple », qui comme « Jeunesse » eut, grâce à sa traduction, un immense succès en Amérique. Et la série fameuse continue, « Le long du chemin » (oct.1895), « L’évangile et la vie » (juillet 1896), « Auprès du foyer » (juin 1898), « Sois un homme » (nov. 1898).

Sa paroisse s’est étendue un peu à peu dans le « grand monde », les dames Salvador l’invitent à la Commanderie. Il célèbre les obsèques de Paul-Casimir Périer, frère du Président. Il voir fréquemment Alphonse Daudet dans sa longue agonie en 1897. Cependant la correspondance avec Fallot continue, ce dernier donnant maintenant des conseils de prudence.

Brusquement celui qui avait constaté tant d’épreuves est plongé lui-même dans l’épreuve. A la fin de 1898, au moment du grand élan des intellectuels vers le peuple, qu’il avait pour sa part si bien préparé, il lui faut contempler parmi les montagnes de Suisse la lente agonie de son fils bien-aimé à peine adolescent, Pierre Wagner. Après avoir si longtemps refoulé ses larmes, puis au moment fatal « crié comme une bête », Wagner descendit tout seul, la nuit, vers la vallée, transportant le cadavre de l’enfant dans une sorte de voiture à claire-voie.

Il se jeta dans le travail pour pouvoir vivre, mais il était désaccordé par rapport aux événements. Après le temps nécessaire il put rédiger son expérience brûlante dans ce livre déchirant et bienfaisant « L’Ami ».

Les succès suprêmes vinrent à Wagner comme souvent quand l’homme est incapable d’en jouir. Dès 1901 le président Th. Roosevelt, conquis par ses livres, l’appelle en Amérique. 1904, c’est la tournée triomphale aux États-Unis encadrée de deux visites à la Maison Blanche.

Les camelots américains distinguaient mal Richard et Charles Wagner. (« Demandez la Vie simple par l’auteur de Parsifal »).

P. POUJOL

Le mois d’octobre

Ainsi que nous l’avions annoncé à l’Assemblée générale du mois de mars, diverses initiatives vont être prises ou l’ont déjà été, en prévision du départ de M. le Pasteur Château pour l’Oratoire, le 1er octobre.

De nombreux amis nous demandent souvent « où en sont les choses » et comment on peut envisager la rentrée, au Foyer de l’Âme. De telles préoccupations sont légitimes. Elles marquent l’attachement de nos fidèles à leur église. Il est donc naturel que nous les tenions au courant.

I

Le second poste de pasteur

La vacance, statutairement déclarée, nous a valu quatre candidatures qui n’ont pu être retenues, soit parce que les candidats n’étaient plus assez jeunes, — et n’auraient pu assurer une succession normale — soit parce qu’ils l’étaient trop… Nous nous en tenons donc au parti que nous avions envisagé : nous assurer pour deux ou trois ans, de la collaboration d’un suffragant, — probablement suisse-français. Nous avons pris des contacts à cet effet. Les besoins de nos églises françaises comme d’ailleurs les règlements de l’Église Réformée, ne nous laissent que peu d’espoir de trouver en France un tel suffragant. La paroisse sera immédiatement avertie, en accord avec le Conseil presbytéral, des résultats de nos efforts. Nous espérons bien aboutir avant les vacances.

II

L’Instruction religieuse

Certains Parents nous ont demandé comment elle serait organisée. Précisons qu’il n’y aura pas de changement, en ce sens que les deux cours, celui du jeudi, 14h30, et du mercredi 18 heures, seront assurés par le Pasteur Marchal. Quelques catéchumènes empêchés de venir le jeudi — jour qui convient à la majorité, — pourront ainsi suivre le cours du mercredi qui sera exactement le même. Rappelons que, sauf exception, l’instruction religieuse est ouverte aux jeunes qui sont entrés dans leur treizième année.

III

Jeunesse

En dehors des mouvements habituels, un changement heureux interviendra. Deux étudiants en théologie, M. Philippe Vassaux, que nous connaissons bien, et M. Yves Sarfati s’occuperont spécialement des jeunes de la façon suivante : M. Ph. Vassaux jouera le rôle de conseiller de groupe ; M. Y. Sarfati celui de responsable du mouvement scout. Dès à présent, il réorganise la troupe d’Éclaireurs, qui avait souffert d’une crise de chef, comme il arrive parfois. Le camp d’été aura lieu en Lozère, du 15 au 28 juillet, pour les jeunes à partir de 12 ans (frais tout compris, 13 000 ancien francs). S’inscrire auprès du Pr Marchal.

IV

Réunions paroissiales

Les églises parisiennes, et plus spécialement le Foyer de l’Âme, — auquel on se rattache par affinité spirituelle — souffrent de la dispersion de leurs membres. Si grand que soit le désir des pasteurs de maintenir les contacts par des visites régulières, le moment vient où le pasteur est, sur ce point, inégal à son devoir, qui est d’ailleurs aussi une joie. Les responsabilités générales dont le protestantisme le charge lui valent un emploi du temps compliqué…

Pour pallier cette difficulté, nous organiserons, le dimanche après-midi, des réunions libres — sans causerie — où autour d’une tasse de thé, on se groupera sur invitation, par quartier, profession, ou responsabilités communes (exemple : parents des catéchumènes, ou des enfants de l’École du dimanche, ou jeunes ménages, etc.). Nos membres pourront ainsi faire connaissance, se communiquer le cas échéant leur adresse, et, de son côté, le pasteur verra plus facilement les uns et les autres.
Nous donnerons en temps utile, les précisions nécessaires.

V

Peinture

Le culte de rentrée du 1er octobre se fera dans un sanctuaire rajeuni. Pendant les mois d’été, le temple, en effet, sera restauré et repeint. M/ Ehrbar se charge des travaux ; il estime que juillet et août, peut-être le début de septembre, suffiront à cette importante réfection. Le culte qui, au cours des vacances, ne groupe guère plus d’une centaine de personnes, sera célébré pendant cette période, salle du second.

Dans la paroisse

  • Service mensuel de Sainte Cène. – Le dimanche 4 juin, à l’heure du culte
  • Culte de jeunesse. – Dimanche 25 juin. Il sera précédé, à 9 h. 15, de la distribution des « récompenses » aux enfants de l’École du dimanche et suivi de l promenade traditionnelle en forêt. Départ vers 11 h. 45 (provisions mises en commun), retour vers 19 heures. Lieu probable, forêt de Marly.
  • Cercle d’Études. – Jeudi 8 juin, 20 h. 45, salle Wautier, Mesdames Tzaut et Bouteiller, membres des Équipes contre la traite des femmes, donneront une conférence sur ce grave sujet, qui a déjà fait l’objet de campagnes de presse « Des femmes à sauver ».
  • Étude biblique. – Mercredi 14 juin, à 20 h. 45. L’Apocalypse, conclusion (Pasteur Château).

Conseil presbytéral

Prochaine réunion, le mardi 13 juin, à 20 h. 45. Lors de cette séance, le Conseil aura à cœur, de la part de la paroisse, de remettre à M. le Pasteur Château un souvenir qui lui dira notre gratitude pour les années écoulées. Un thé amical sera ensuite offert à M. et Mme Château.

Concert spirituel

Le dimanche 4 juin, à 20 h. 45, au Foyer de l’Âme, l’orchestre de Jeunes qui s’est constitué il y a quelque temps donnera un concert auquel tous nos amis sont très spécialement invités.

Programme, — Trois concerts :

  1. de Vivaldi ;
  2. de Telemann (avec Hautbois) ;
  3. de Kuantz (18e siècle) avec flûte.

Direction : Claude Boutroux.

Entrée libre : simple participation aux frais.

Solidarité

  • Pendant le mois de juillet, un jeune ménage ami, habitant en pleine campagne, à Fontenay-le-Fleury, près de Versailles, prendrait en pension garçonnet ou fillette. Excellent milieu. Pension complète, 200 NF. S’adresser au pasteur Marchal, ou téléphoner directement à : 923-06-19.
  • Un collègue américain aimerait que sa fille fût reçue dans une famille française, à Paris, du 23 août au 1er octobre. Cette jeune fille, très distinguée, prépare le professorat de français. Elle parle donc notre langue. Elle désirerait la pension complète, au tarif normal qui lui serait demandé. S’adresser au pasteur Marchal.

Dernière heure

  • Notre chorale, sous la direction de Muriel Allin, chantera au culte par T.S.F. du 18 juin, 8 h. 30, France III.
  • Inauguration du local de jeunesse, sur la terrasse, le dimanche 18 juin, à 17 h. 30. Venez nombreux !