Métro, Dodo, Jeux vidéo

La révolution industrielle et capitaliste nous a légué la société dans laquelle nous vivons depuis l’an 2.000, pour donner une date… Depuis la fin de la guerre, de 1945 à 1973, de la reconstruction au choc pétrolier, nous avons connu un accroissement de la richesse et du bien-être. Imaginez : une croissance à deux chiffres et un taux de chômage inexistant ! Epoque des premières machines à laver, de la 2 CV et de la 4 L, de la télévision, des vacances allongées, etc. Seulement voilà, la société est apparue à certains comme ennuyeuse. La société de consommation n’a pas fait le bonheur, et nos étudiants facétieux d’écrire sur les murs des villes le slogan « Métro Dodo Boulot ». Slogan qui dit bien la contestation soixante-huitarde dont le souvenir s’éloigne de plus en plus.

Ma surprise a été grande de retrouver ces jours-ci un slogan semblable : Métro Dodo Jeux vidéo. Le « boulot », vu comme abrutissant, contraignant, a été remplacé par les jeux vidéo. Il faut dire que le très petit écran a tout envahi, vie privée et vie publique. D’une utilisation addictive, il attire, fascine et devient le support principal de nos activités ludiques le jeu vidéo. Ces jeux sont faciles à mettre en application, fondés sur le réflexe, seul ou à plusieurs, ils peuvent être mis en route partout. Regardez dans le métro, le bus et dans la rue, les gens sont là le nez collé à l’écran, le pouce vengeur prêt à appuyer sur la touche choisie pour progresser dans le jeu. Le travail, qui était malgré tout nécessaire pour la société, disparaît face à l’individualisme. Ces jeux accessibles sur des tablettes, qui se connectent à des téléphones ou à des ordinateurs finissent par tout polluer. Regardez ce couple d’amoureux au restaurant pour un repas romantique : l’un a l’oeil rivé sur son écran de portable et l’autre compte les secondes.

La société ludique et numérique a quelque chose d’idolâtre. On lui donne temps, énergie, argent, et en retour l’idole offre du virtuel. Ni réel, ni spirituel. Hélas, il est difficile d’éviter l’inévitable. Nos églises ont peut-être intérêt à réfléchir en profondeur au phénomène. Nos églises seront numériques !

Dans tous les cas, nous avons à accompagner ce phénomène et à dénoncer les abus de l’addiction aux jeux vidéo et aux « petits écrans ». Peut-être si Jésus revenait nous guérirait-il de la passion des i-phones, « ordi », jeux en ligne. On peut rêver de voir un jour un slogan comme « Liberté, Spiritualité, Solidarité ».

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