Les concerts du mois – Juin 2022

Les Cantates

Dimanche 5 juin – 17h30

Cantate BWV 184
“Erwünschtes Freudenlichte”

Coordination Frédéric Rivoal

La cantate Erwünchtes Freudenlicht est l’une des premières que les paroissiens de Leipzig purent entendre, une fois Bach installé dans leur ville au printemps 1723 comme nouveau responsable de la musique liturgique. C’est une œuvre plus ancienne, écrite pour fêter le Nouvel An et que Bach remania.

A cette époque, la Pentecôte donnait lieu à trois offices religieux. Le premier, le dimanche, était accompagné d’une cantate très démonstrative avec un grand effectif instrumental. Celle-ci, en clôture du cycle des festivités, le mardi, est plus intime.

La cantate s’ouvre sans grand chœur, avec le ténor, qui interviendra dans la moitié des numéros. Son récit est calme, ample, chargé d’admiration pour son dieu-berger. Le duo de flûtes qui l’accompagne répète une bonne trentaine de fois le même motif, rapide et ascendant. Au-delà de la couleur pastorale de l’instrument, il y a là comme autant de visages qui se lèvent, conquis par les bienfaits annoncés.

Cette unanimité s’incarne dans le duo suivant, tout en allégresse. L’harmonie est la même, le rythme plus vif, mais sans excès d’énergie. En arrière-plan, aux violons, on tire des fusées vers le ciel : suivre l’enseignement du Christ est une évidence.

Le ténor, qui s’était brièvement effacé, vient reprendre le fil de son argumentaire: le berger est aussi un guerrier, tel David terrassant Goliath ; son troupeau peut paître tranquille !

Comme le premier récitatif, celui-ci s’achève sur un mot mis en valeur par d’intenses vocalises, cette fois Himmelsfreude, la joie du Ciel.

Voilà Bach devant un choix. Il a déjà introduit de la variété en prolongeant la parole du ténor par un duo. Peut-il, doit-il, va t-il recommencer ? Cette fois, il garde le même timbre de voix mais bouscule l’harmonie. Voici notre perception suspendue, le temps semble ne plus avancer. On parle de l’attente, de l’imminence. Le violon solo apporte par sa ligne un surcroît de richesse, de prix, à cet instant tant attendu des chrétiens, celui de leur bénédiction.

Un choral vient sanctifier cet instant par son tempo recueilli et la dimension universelle du groupe vocal. Il vient quasiment réaliser, matérialiser ce que le ténor décrivait dans son aria. Bach glisse là des petites broderies, dessine de merveilleuses inflexions dans le contre-chant : tout contribue à un émerveillement en apesanteur. Ce n’est pas tout à fait le choral qui vient d’habitude clore la cantate et rassembler la communauté dans le chant. C’est l’extase.

D’ailleurs Bach ne s’arrête pas là. Le point final vient après, dans un dernier chœur qui peint cette « joie du ciel » promise. Il y intègre des passages en duo, pour faire plus vrai encore, comme des témoignages de cette félicité offerte.

Allez, savourons le plaisir du mécréant : en fait, ce chœur était au départ un duo et Bach en le remaniant a épaissi la première partie à quatre voix et laissé le dialogue soprano-basse intact en deuxième partie… Le génie ne fait jamais de mal !

Christian Leblé

Vendredi 10 juin – 19h30

Bach,  Die Kunst der Fuge
(Bach, Art de la Fugue)

En intégralité

Matthieu CamilleriViolon, violon piccolo
Sandrine DupéViolon, alto
Clara MühlethalerAlto, violon
Julien HainsworthVioloncelle piccolo
Keiko GomiVioloncelle

Concert en soutien aux femmes afghanes

Mercredi 29 juin – 19h30

Musiques d’Afghanistan
Monodies médiévales
Solos et duos du XXe siècle

Collectif Amos

Kengo SaïtoRûbab afghan
Eugénie de MeyChant
Ariane GranjonViolon
Florence RoussinViolon
Georges BarréVioloncelle