Les concerts du mois – Juin 2020

Pour la troisième et nous l’espérons dernière fois, il n’y aura pas de cantate jouée au Foyer de l’Âme ce premier dimanche du mois.

Alors nous vous proposons ce mois-ci un nouveau rendez-vous virtuel pour écouter la Cantate BWV 7 “Christ unser Herr zum Jordan kam” donnée le 6 juin 2010.

Et ne manquez pas de regarder les photos du concert du 6 juin 2010.

Vous trouverez également en PDF le programme complet de la cantate.

Bonne écoute !

Les Cantates

Dimanche 6 juin 2010

Cantate BWV 7 “Christ unser Herr zum Jordan kam”

Avec l’aimable autorisation des musiciens

Cécile Achille, Alice Glaie, Isabelle Schmitt – sopranos
Raphaël Pichon, Akiko Matsuo, François Pagot – altos
Bruno Boterf, Olivier Guérinel, Freddy Eichelberger – ténors
Marc Mauillon, Benjamin Alunni, Jean-Baptiste Semont – basses

Patrick Beaugiraud, Yanina Yacubsohn – hautbois d’amour
Yuki Koike, Yannis Roger, Hélène Lacroix, Andrée Mitermite, Hannelore Guittet – violons
Camille Rancière, Sylvestre Vergez – altos
Mathurin Matharel – violoncelle
Marie-Amélie Clément – contrebasse
François Guerrier – clavecin et coordination artistique

Freddy Eichelberger – orgue solo
Pierre Gallon – orgue de continuo

La cantate Christ unser Herr am Jordan kam a été composée pour la fête de Saint Jean-Baptiste et donnée pour la première fois le 24 juin 1724 à Leipzig.

Elle s’appuie sur l’épisode du baptême du Christ par Jean, son prophète, tel que le rapporte Matthieu. Le matériau de la cantate, lui, provient de Luther, Bach conservant de son hymne la première et la dernière strophe et paraphrasant le reste du texte sous forme d’airs et de récitatifs intermédiaires.

Comme toujours chez Bach, la cantate est un véritable tableau vivant, des images que la musique dessine. Elle s’ouvre sur un flot orchestral animé, un fleuve que le chœur va rendre encore plus puissant en même temps que le récit nous est livré: son et sens viennent grossir les vagues.

Comment faire après un tel flot, sinon opter pour un contraste radical ? L’air de basse n’est accompagné que par le continuo. Cette sobriété tient aussi à l’espèce de sermon que Bach place là. De l’image biblique, il tire le sens religieux.

Le ténor va maintenant s’avancer dans la réflexion théologique. C’ est d’ abord un long récitatif, haut, animé (beaucoup plus que l’air qui précède), citant Matthieu (Voilà mon fils bien-aimé, en lui j’ai mis mon bon plaisir). Puis un air qui souligne l’importance de cet instant du baptême du Christ : manifestation divine, la voix du Père s’est fait entendre et l’Esprit Saint est apparu sous la forme d’une colombe. Des cordes, le violon solo se détache et semble accompagner l’air de brefs coups d’aile, tout comme le chanteur qui vocalise magnifiquement.

Passé cet air, centre géométrique, la cantate se fait plus poignante. Le récitatif pour basse enjambe le temps jusqu’à la passion du Christ et sa résurrection. Le baptême devient le signe universel de la foi. L’air d’alto fait alterner le dépouille- ment d’un chant à peine accompagné et des pauses orchestrales que les hautbois d’amour colorent d’amertume.

Le choral final vient résumer comme la morale d’une fable le parcours de cette cantate.

Christian Leblé

http://www.lescantates.org/