Les concerts du mois – Mars 2022
Les Cantates
Dimanche 6 mars – 17h30
Cantate BWV 33
“Allein zu dir, Herr Jesu Christ”
Avec Allein zu dir, Herr Jesu Christ, qu’il donne le 3 septembre 1724, Bach entame à Leipzig une série de cantates fondées chacune sur un cantique ancien de la Réforme.
Aux premières notes de l’ouverture, avec les hautbois qui pépient dans une urgence inconfortable, comment ne pas penser à la cantate Nun komm, der Heiden Heiland, avec les mêmes hautbois en alerte, qui viendrait clore ce mini-cycle au Premier dimanche de l’Avent ? Bach avait-il une idée précise de cette suite de rendez-vous dominicaux qui en une quinzaine de semaines le conduirait aux portes de Noël…?
Ce chant de pénitence de la cantate Allein zu dir, Herr Jesu Christ, qui réaffirme l’espérance du chrétien en son dieu, s’ouvre en effet dans une ambiance électrique.
Dans ce grand chœur d’ouverture, si Bach soigne l’énoncé du cantique ancien, les instruments reflètent autant l’espoir en dieu que le dénuement de l’homme. Pas de lignes vocales tressées-décalées-superposées, chaque phrase, chaque période du texte, est restituée d’une façon intelligible. En revanche, les instruments sont dans un échange permanent de cellules thématiques, ce sont six lignes qui s’enchevêtrent et se relaient en cascade.
Un accord majeur réussit finalement à faire taire cette agitation.
Viennent ensuite deux airs solistes. Chaque fois, Bach les précède d’un court récitatif, un moment introspectif, jalonné par les accords en porte-à-faux d’une harmonie tourmentée.
Les derniers mots du premier récitatif, pourtant, s’échappent en un vrai chant et la musique s’attarde sur le mot erfreuen (se réjouir).
Cette joie que ressent le chrétien quand la parole divine consolatrice lui parvient à nouveau est tout sauf une rigolade. C’est l’espoir timide, retrouvé sur un chemin hasardeux.
Voilà l’expérience à laquelle Bach invite son auditeur dans l’air d’alto qui commence. Une mélodie d’équilibriste dont on peine à cerner le but, un espace sonore sans repère, des pizzicatos fantomatiques, des unissons lisses et la voix qui avance « chancelante et craintive ».
Le second récitatif est celui du chrétien implorant la miséricorde divine pour ses péchés. Le chant est tendu vers les cieux et l’instant suivant tassé dans le grave de ses remords.
Ce yoyo se calme peu à peu : l’amour divin s’offre comme issue aux tourments et comme modèle de conduite. Le dernier air est un duo où le ténor s’allie à la basse : la figure de l’homme et celle de Dieu. Autour d’eux, un orchestre resurgit, au rythme dansant : une vraie joie apaisée, une humanité rassérénée par cette alliance.
La dernière strophe du cantique original venu du XVIe siècle est une louange un peu officielle à la Sainte Trinité. Bach traite -comme toujours- très sobrement la conclusion de sa cantate, par une simple harmonisation à quatre voix.
Christian Leblé
Les Cantates.org
Pièces d’orgue et chants d’assemblée
Psaumes et chorals
Samedi 12 mars – 15h
Sweelinck, Praetorius, Rinck, Reger, Segond, Wiblé
La Fédération Musique et chant regroupe des musiciens, organistes, chefs de chœur, théologiens, hymnologues.
Elle vise à mettre en valeur le patrimoine protestant et souhaite contribuer au progrès de la musique d’Église.
Située dans la tradition musicale luthérienne et réformée, elle travaille au renouvellement et à l’enrichissement du répertoire avec le souci d’en élargir l’usage liturgique.