Les concerts du mois – Octobre 2018

L’intégrale des cantates de Bach


Le dimanche 7 octobre à 17h30

Cantate BWV 56 « Ich will den Kreuzstab gerne tragen »

Coordination artistique Thomas van Essen

Présentation de la cantate

La cantate Ich will den Kreuzstab gerne tragen fut exécutée le 26 octobre 1726, pour le dix-neuvième dimanche après la Trinité. Elle est composée pour une seule voix, dans l’esprit italien, comme la fameuse cantate Ich habe genug. Dans cette année 1726, Bach aura cultivé cette approche à plusieurs reprises, qu’il souligne en titrant l’œuvre «cantata».

Pensée comme un monologue, un témoignage incarné, la cantate n’est plus aussi strictement associée à un récit biblique, à un passage de l’évangile, ni ramifiée autour d’un choral emblématique du protestantisme. On remarquera vite qu’ici les récitatifs n’en sont pas vraiment, que l’argumentation se fait peu démonstrative. C’est la voix qui prime.

Pas de chœur introductif, donc. L’orchestre tout entier annonce néanmoins le chant. C’est une ligne musicale d’abord ascendante puis qui s’effondre en soupirs. Toute la symbolique du premier air est là, regarder vers Dieu et tout autant souffrir chaque jour. Le matériau thématique de l’orchestre s’infiltre dans le chant qui s’anime finalement en évoquant l’espoir du salut après la mort.

Un récitatif vient développer cette idée d’une vie qu’il faut endurer en prenant l’image de la traversée sur une mer démontée. Des arpèges en double-croches de cordes suggèrent un roulis qui semble ne jamais devoir s’arrêter. Et quand le réalisme des vagues rugissantes semble s’user un peu, s’effacer derrière la figure purement musicale, voilà que le rythme s’apaise et c’est comme si le ciel s’éclaircissait. Et après une dernière guirlande ascendante, on aborde au Ciel. Génial effet.

L’air suivant est d’une gaieté dansante. Il est emmené par les hautbois à la franchise toute populaire. On passe vraiment des larmes au rire, oubliant les soupirs que Bach a tirés des mêmes instruments au début de l’œuvre. Il y a un empressement qui s’exprime dans la vivacité de la musique. C’est la mort espérée comme une renaissance.

Avec l’ultime récitatif, on mesure encore une fois la particularité d’une cantate solo. Dans les cantates à plusieurs voix, un caractère collectif transparaît de manière implicite. L’habituel style quasi-parlé des récitatifs permet de cloisonner les airs. Le texte dense rappelle celui du prêche. Mais ici les effets sont moins nombreux, la continuité est primordiale car il n’y a pas de passage de relai entre les interprètes.

Les deux récitatifs sont donc plus chantants qu’à l’habitude. Bach joue de ralentis, dans le premier récit sur la mer agitée de la vie comme dans le second où la pulsation s’apaise de quatre temps à trois. C’est la réconfortante rencontre avec Dieu qui s’y joue. Bach reprend les deux dernières phrases du premier air et là ce n’est plus un espoir mais un tableau vivant : le mot Tränen (les larmes) n’en finit pas de couler, l’orchestre conclut en étirant – comme pour qu’il se déchire – le motif des soupirs qui a ouvert la cantate.

Le choral final -à quatre voix- est celui de l’acceptation de la mort libératrice qui ne doit pas effrayer (Du, o schönes Weltgebäude -texte de Johann Franck publié en 1646, chanté sur une mélodie de Johann Crüger).

Christian Leblé

La présentation complète de chaque cantate jouée dans ce cycle au temple du Foyer de l’Âme est accessible sur le site Les Cantates

Festival Marin Marais

Vendredi 05/10 – 20h30

« L’éloge de l’amour dans les cantates françaises »
M.P. de Montéclair, N. Clérambault, Marin Marais

Sophie Landy, soprano – Marjolaine Cambon, viole de gambe
Hiroko Nakayam, clavecin – André Heinrich, théorbe

Vendredi 12/10 – 20h30

Giorgio Antoniotto, le mystère milanais
Milan 1681 – Calais 1766

Claire Lamquet, violoncelle – Aude-Marie Piloz, viole de gambe
Stéphanie Petibon, théorbe et guitare – François Grenier, clavecin

Samedi 13/10 – 18h

François Couperin – pièces de viole

Mathilde Vialle, basse de viole
Thibaut Roussel, théorbe
Sébastien Daucé, clavecin

Vendredi 19/10 – 20h30

« Les Forqueray ou les tourments de l’âme »

Diapason d’or
Kaori Uemura et Jérôme Hantaï, violes de gambe
Michèle Dévérité, clavecin

Samedi 20/10 – 18h

« De la fugue au quatuor  »
Bach/Mozart, Gassmann, Mozart

Quatuor Pleyel
Andrée Mitermite, violon – Bernadette Charbonnier, violon
Céline Cavagnac, alto – Claire Giardelli, violoncelle

Adhésion 2018 : 10 € au 1er concert servant de «pass» pour tous les concerts, puis libre participation