Prédication du 17 décembre 2023

Fête de Noël avec les enfants

de Dominique Hernandez

Parole, Vie, Lumière !

LectureJean 1, 1-4

Lecture biblique

Jean 1, 1-4

1 Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu ; la Parole était Dieu.
2 Elle était au commencement auprès de Dieu.
3 Tout est venu à l’existence par elle, et rien n’est venu à l’existence sans elle. Ce qui est venu à l’existence
4 en elle était vie, et la vie était la lumière des humains.

Prédication

Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu ; la Parole était Dieu.
Elle était au commencement auprès de Dieu.
Tout est venu à l’existence par elle et rien n’est venu à l’existence sans elle.
Ce qui est venu à l’existence en elle était vie, et la vie était la lumière des humains.

C’est comme un poème, c’est un poème. Quelques mots qui roulent, se déroulent, s’enroulent et font apparaître une ouverture, et nous pouvons y entrer. C’est comme une invitation adressée à chacun, à chacune et à tous, un commencement.
Un commencement de quoi ?
Cela commence avec la Parole, Parole qui est auprès de Dieu, Parole qui est Dieu.
Pas besoin d’être plus précis, pas besoin de définition, pas besoin de démonstration. Dieu que personne ne peut voir, le poème le dit vers la fin, Dieu a à voir avec la Parole. Quand le poème parle de Dieu, il parle d’une communication.
C’est ce que nous faisons nous aussi lorsque nous parlons, nous communiquons quelque chose à qui l’on parle : une idée, une information, une émotion, une sensation, une question, ce que nous croyons, ce que nous pensons, ce que nous ignorons. Nous autres, êtres humains, sommes des êtres parlant, des êtres de parole. Nous devenons humains, nous grandissons de parler et d’écouter, c’est-à-dire d’être en relation.
Ce que nous disons a de l’effet, des conséquences. Nous en faisons l’expérience dès notre plus jeune âge. Ce peut être bénéfique ou destructeur. Nos paroles peuvent faire du bien ou faire mal. Elles peuvent être lumineuses, chaleureuses, réconfortantes, ou elles peuvent être ténébreuses, blessantes et même, elles peuvent tuer la joie, la confiance, la vitalité de ceux à qui l’on dit des paroles empoisonnées. Il y a de la puissance dans nos paroles et à cause de cela, nous avons la responsabilité de réfléchir avant de parler.
Le poème dit que la Parole qui est auprès de Dieu, la Parole qui est Dieu – pas besoin d’être plus précis – cette Parole porte la vie qui est lumière, pour nous. C’est-à-dire que Dieu communique, fait passer la vie et la lumière qui sont en lui vers nous, pour nous, en nous.
Déjà, Dieu veut pour nous le bon, il est Dieu de bonté, Dieu d’amour, pas un dieu qui condamne, un dieu de colère ou de vengeance. Il n’est pas Dieu contre nous, il est Dieu pour nous et avec nous.
C’est ce que racontent à leur manière les récits de la naissance de Jésus que nous lisons au temps de Noël dans les évangiles de Matthieu ou de Luc : Dieu se manifeste dans un nouveau-né, pas un guerrier bien armé, pas un empereur très puissant, pas un être céleste surpuissant, mais un nouveau-né dans une mangeoire. Un nouveau-né qui est à notre portée parce qu’il est aussi petit que les plus petits, aussi vulnérable et fragile que les plus vulnérables et fragiles.
Parole ou nouveau-né : il n’y a là rien qui puisse s’imposer. C’est plutôt comme un appel, comme la possibilité offerte d’une vie à vivre.
Parce que c’est cela : Dieu veut nous donner la vie, dans notre vie il veut donner le goût de la vie, la vie comme relations bénéfiques. Ainsi sa Parole est une puissance de vie pour notre vie. Sa Parole n’est pas faite de mots, comme nous nous parlons avec des mots. Parole, c’est une manière de dire, une manière qui parle, qui dit que ce que fait Dieu, ce qu’on appelle création : c’est de nous donner au cœur de notre vie ce qui nous rend véritablement vivants, ce qui nous anime et nous inspire en amour et en confiance, ce qui nous fait venir à l’existence en tant que personne aimée et capable à notre tour de communiquer du bon et de la vie.

C’est aussi pourquoi Dieu nous donne la lumière. Il ne s’agit pas de la lumière du soleil bien sûr, mais de la lumière qui permet de voir clair pour comprendre, pour se diriger, pour rencontrer l’autre comme un frère ou une sœur, pour discerner, pour s’émerveiller. Il y a tant de paroles humaines qui font du brouillard, qui diffusent de l’obscurité, qui nous environnent de ténèbres et alors, on ne sait où aller ni que faire, on ne comprend plus rien ou complètement de travers et on se retrouve paralysé ou à faire n’importe quoi, et cela n’arrange pas le monde. Avec Dieu une lumière brille, et nous pouvons nous orienter et nous pouvons même faire miroiter cette lumière dans nos paroles afin qu’elles soient des paroles, de paix, d’encouragement, de consolation.
Si la lumière est associée à Noël, c’est parce qu’un petit enfant invite à voir le monde autrement, parce qu’il est né, voir le monde avec un avenir que nous pouvons déjà construire un peu, avec de l’attention qui prend soin, avec de l’intelligence qui permet de faire des choix, avec de l’amour qui rend libre.

Le poème fait jouer autour de Dieu quelques mots qui roulent, se déroulent, s’enroulent et font apparaître une ouverture, et nous pouvons y entrer.  Parole, Vie, Lumière : une trinité de don, de relations bénéfiques, une autre manière de dire Dieu avec nous, ce qui se dit aussi Emmanuel qui est un nom pour désigner Jésus.
Au commencement était la Parole.