Une prière, par Charles Wagner

(1913, « Devant le témoin invisible », Paris, éd. Fischbacher 1933)

Tu nous as aimés le premier ;
avant que nous ne fussions,
avant nos pères,
avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité,
tu nous as aimés.

Mieux qu’une mère en espérance d’enfant
qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle,
tu nous as aimés d’avance et portés.

Car nous sommes ton espérance
et nous sommes ta crainte,
ta joie et ta douleur.

Malgré l’immense peine que tu subis par nous,
tu nous as voulus et tu nous veux encore, toujours.
À travers les obstacles, les mêlées,
les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort,
tu nous veux, tu nous mènes, tu communies avec nous.
Tu nous aimes victorieusement,
avec une puissance devant qui tout cédera.
Tu boiras avec nous les calices,
tu combattras tous les combats,
tu descendras dans toutes les tombes,
jusqu’à la fin,
et la fin sera bonne.

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