Espérance

 À l’orée d’une nouvelle année d’activités au Foyer de l’Âme, avec la joie de retrouver les visages amis, avec la curiosité des nouvelles rencontres, avec l’impatience des partages à venir, et déjà la reconnaissance pour cette année qui commence, je voudrais poser l’espérance. Non seulement pour le Foyer de l’Âme, mais pour tous les champs de l’humanité.

Comme une énergie offerte, une lumière résistante, une lucidité renouvelée, une irrigation de l’existence, l’espérance participe à la foi et à la vie. Profondément liée à la confiance, au point qu’on ne puisse les séparer l’une de l’autre, l’espérance s’en nourrit et la relance comme confiance lorsque la confiance menace de décliner en preuve garantie.

Car il y a, il y aura des épreuves, personnelles, partagées, collectives. Il y a et il y aura des drames, des catastrophes, des injustices aveugles ou délibérées, des violences cruelles ou indifférentes, des feux et des inondations, du désarroi et du désespoir.

Or l’espérance ne peut être cantonnée au futur, qu’il soit le futur de l’au-delà de la mort ou qu’il soit le futur de l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre. Cela reviendrait à se désintéresser ou à condamner ce monde qui est le nôtre, ce monde que Dieu a tant aimé ainsi que Jésus le Christ le dit à Nicodème, ce qui est Évangile, Bonne Nouvelle. Le Christ, ce OUI sans retour de Dieu au monde, fonde l’espérance évangélique comme il est l’espérance même au cœur de notre être humain.

Dans ce qui vient et ce qui viendra, dans ce qui commence et a déjà commencé, la confiance que nul n’est réductible à ses erreurs ou à ses échecs, que nul n’est déterminé par les circonstances libère en nous la capacité à envisager ce qui est, à prendre sa part à ce qui peut être fait, et libère également l’espérance dans laquelle nous pouvons reconnaître et/ou inventer ce qui va dans le sens de la vie vivante. Car ainsi que l’écrivait Vaclav Havel : « L’espérance n’est pas la conviction que les choses vont bien tourner, c’est la certitude qu’il y a du sens quelle que soient la manière dont les choses tourneront. »

Dominique HERNANDEZ

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