Lire la Bible

Est-ce la reprise des deux groupes bibliques actifs au Foyer de l’Âme ? Est-ce le culte de la Réformation à la fin du mois ? Est-ce le culte de chaque dimanche ? Ou un récent entretien au sujet d’un baptême et du texte biblique qui l’accompagnera ? Ou encore la malheureuse dislocation de la reliure d’une bible affectionnée ? Ou tout cela ensemble, et plus encore, pour qu’en ce mois d’octobre la lecture de la Bible, le partage des lectures, s’impose à moi à l’heure de rédiger cet éditorial.

Octobre commence avec la reprise de la pause biblique, un mardi par mois à l’heure du déjeuner, où l’appétit des textes bibliques motive les participants et où la nourriture partagée n’est pas seulement celle des assiettes ! Le parcours consistera en une quête (une enquête) sur la notion de résurrection, depuis le shéol des psaumes jusqu’à la résurrection des vivants dont l’apôtre Paul est un prédicateur obstiné.

Le groupe biblique du mercredi soir a choisi de plonger dans le livre du prophète Esaïe, un prophète pour le salut, la délivrance, la consolation, le rétablissement et l’espérance, un prophète dont l’horizon est celui de tous les peuples de la terre, un prophète dont l’actualité se révèle surprenante. La longue histoire de la rédaction de ce livre, avec ses différents auteurs, ses reprises, ses réinterprétations, ses énigmes et ses ouvertures permet particulièrement de goûter à l’épaisseur, à la densité et à la diversité des expériences humaines déposées dans la bibliothèque qu’est la Bible. Au partage des interprétations, des questions et des étonnements, ce sont nos existences et le monde d’aujourd’hui qui sont lus, relus, remis en sens.

A l’autre extrémité du mois d’octobre, le culte de la Réformation offre l’occasion de rappeler le geste de la Réforme, qui fut d’abord celui d’une lecture à nouveau de la Bible, entraînant une dynamique de traductions, d’impressions, de commentaires, de prédications qui animent toujours le protestantisme d’aujourd’hui. Rappeler ce geste, c’est en vivifier encore le sens et l’esprit, dans la fidélité à l’héritage de Martin Luther, mais fidélité qui passe par des décalages pour autant que les questions, les angoisses, les situations du monde d’aujourd’hui sont différentes de celles de la société du XVI° siècle.

Lire et comprendre, lire et entendre, lire et parler, se parler, articuler le principe du sola scriptura aux découvertes et critiques des exégètes, aux expériences spirituelles, à la bonne nouvelle de la grâce (avec Martin Luther) comme au témoignage intérieur du Saint-Esprit (à la suite de Jean Calvin) voilà qui laisse la Bible ouverte à l’advenue de la Parole et à celle de l’humain que chacun devient.

Dominique HERNANDEZ

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