Sandrine Maurot,
notre future pasteure

Sandrine Maurot prendra ses fonctions comme pasteure au Foyer de l’Âme le 1er juillet 2026.
Sandrine Maurot a grandi à Meudon-la-Forêt (92), dans une famille catholique. Elle garde un souvenir très vif de sa première rencontre avec le protestantisme : « au lycée, pour échapper à la catéchèse, j’assistais à des séances organisées par des bénévoles de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), c’étaient des protestantes qui avaient fait de la Résistance, elles incarnaient des figures féminines indépendantes avec une foi très vivante qui avait un impact dans l’existence et le rapport au monde ». Révoltée contre les inégalités dès l’adolescence, elle avait comme rêve d’apporter son aide en Afrique. Après une classe préparatoire littéraire, elle devient enseignante de français à 22 ans, dans un lycée professionnel du bâtiment en banlieue de Dunkerque. En parallèle, elle poursuit sa formation en FLE (Français Langue Étrangère) et en alphabétisation et donne bénévolement des cours dans une association de travailleurs immigrés. Elle parvient ensuite à réaliser son rêve, en partant comme volontaire deux ans dans un village à Djibouti. Une expérience qui lui laisse un goût doux-amer, « des désillusions sur le monde de l’humanitaire ». À son retour en France, elle reprend l’enseignement, puis travaille à la Ville de Paris où elle devient responsable d’un centre de ressources pour les professionnels de la politique de la ville.
À 36 ans, son appel à devenir pasteure « n’est pas passé par une expérience paranormale. Suite à un grave accident de santé j’ai été arrêtée, j’ai eu le temps de beaucoup lire. Alors qu’on me pronostiquait 6 mois à vivre, j’ai pu mieux écouter l’immense justesse du son de l’Évangile, qui me parlait paradoxalement de vie. Et qui donnait une très grande paix et liberté intérieure ».
Après sa convalescence, elle fait une licence et un master de théologie, à l’université de Genève puis à l’IPT. Un choix vers le protestantisme qui était « évident » pour elle. « Les pasteurs de l’Église réformée avaient réussi pendant la Seconde guerre mondiale à avoir rapidement la clairvoyance de résister, c’est d’ailleurs la profession qui a la plus résisté proportionnellement, grâce notamment aux échanges théologiques et amicaux européens », souligne-t-elle. Un sujet de recherche qu’elle approfondira pendant ses études.
Après un stage dans la paroisse de Bois-Colombes (92), elle commence son proposanat en juillet 2016 à Roubaix. « Nous avons développé l’accueil et la générosité joyeuse de la paroisse, par de petits gestes : rénover avec peu de moyens en mettant de la couleur, des apéros fraternels après le culte, tout en construisant un projet inclusif tous azimuts… », raconte Sandrine Maurot. « J’aime l’hospitalité à la façon généreuse d’Abraham. Il y a au Foyer de l’Âme un christianisme qui cherche aussi à être une source où tous et toutes peuvent boire sans condition, un visage hospitalier du protestantisme libéral si respectueux des libertés intérieures », ajoute-t-elle. La découverte de notre paroisse, il y a deux ans, l’a séduite : « la beauté du lieu, sa lumière, la qualité de sa musique… C’est un lieu de résonance possible avec la parole de la prédication.
Celle-ci a la difficile mission de dire le plus justement possible des choses indicibles, elle a besoin du silence et du chant collectif pour qu’un souffle circule et anime l’assemblée. » À 52 ans, Sandrine Maurot s’épanouit dans son rôle de pasteure. « J’aime expérimenter avec d’autres la mise en œuvre concrète de l’Évangile, étudier les textes en les dépoussiérant de ce qui les empêche d’être vivants pour le monde contemporain, aider les autres à reprendre souffle, qu’ils puissent repartir du temple en y ayant puisé la force de vivre et d’aimer », sourit-elle. Un chemin qu’il nous tarde de construire ensemble.
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