Au commencement, l’espérance

Au commencement d’une année au sujet de laquelle les prévisions en de nombreux domaines ne sont pas très encourageantes, nous sommes invités à cultiver l’espérance, ne serait-ce que le temps de la lecture d’un bref éditorial…

Nous y sommes invités par l’ensemble des textes bibliques qui, de la Genèse à l’Apocalypse, s’écrivent, s’inscrivent, dans cette dimension particulière de la foi. Nous y sommes invités par la fête de Noël tout juste célébrée, qui chante la divine puissance de vie déposée même dans les plus petits. Nous y sommes invités, en différence avec les peurs contemporaines et les crispations qu’elles induisent et qui se présentent comme solutions aux crises actuelles.

L’espérance n’est pas un optimisme qui viendrait contrebalancer un pessimisme ambiant. Elle ne tient pas non plus dans la confiance en un progrès de l’humanité, qui est travaillée depuis des millénaires par les mêmes passions et tentations. Elle réside encore moins dans l’attente impatiente ou passive d’une intervention divine qui mettrait un terme à une catastrophe ou instaurerait le règne de Dieu, mettant ainsi fin au temps de l’histoire.

Il n’est pas d’autre intervention de Dieu que celle de l’inspiration, vocation, transformation d’hommes et de femmes qui se laissent toucher, déplacer, ré-orienter, ressusciter dans la vie en plénitude qui est vie reliée à la source de vie et aux autres humains.

C’est pourquoi nous pouvons prier, à la suite du pasteur Charles Wagner :

Car nous sommes ton espérance
et nous sommes ta crainte, ta joie et ta douleur.

Cette espérance de Dieu en nous, dont la bonté et la fidélité, la grâce et la vérité, sont des facettes particulièrement présentes dans les Écritures, soutient notre espérance en ce qu’elle est espérance en ce devenir de l’humain, de chacun, devenir promis et donné, possible et toujours repris, dont Jésus-Christ est à la fois le signe et l’énergie.

Notre espérance d’humains, portée par celle de Dieu, représente ainsi l’insurrection de justice, de bonté, de solidarité, dans un réel aux prises avec des puissances déshumanisantes et mortifères.

Notre espérance, ancre de l’âme selon l’épitre aux Hébreux, est que, quelle que soient les circonstances, et malgré ce qui nous caractérise et nous contraint, nous puissions devenir et demeurer humains faisant chacun notre part et rejoignant toujours les autres.

Dominique HERNANDEZ

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