Choisir

Cette année, lors des cultes de Pentecôte et de rentrée, 5 catéchumènes ont fait leur confirmation. Ils l’ont vraiment choisi, c’est-à-dire que leur choix a été libre, sinon cela n’aurait pas été un véritable choix. Ce qu’ils ont choisi, ce n’est pas un corpus de dogmes, de formules, de rites ou de valeurs, c’est une orientation en chemin de confiance, de liberté et de solidarité à recevoir et à offrir. Ils n’ont pas cherché à être rassurés sur l’orthodoxie de leurs paroles et de leurs expressions, mais à être encouragés dans la quête de leur propre parole et de leur propre voie. Le OUI de Dieu, redit sur eux dans la bénédiction qu’ils ont reçue, constitue le socle de cette quête.

Ainsi que nous le chantons souvent : Tout chemin qu’on t’impose peut devenir le sien. C’est-à-dire que s’il est des chemins imposés – et il y en a toujours puisque nous vivons dans des sociétés (famille, travail, ville, pays…) que nous ne gouvernons pas – il est une manière d’y marcher, une manière choisie, une manière délibérée, qui manifeste, depuis la contrainte, la vérité à laquelle tient l’existence.

De même, si un choix décidé s’avère négatif, préjudiciable, carrément mauvais, le Oui de Dieu sur chacun ne ternit pas puisqu’il ne s’agit pas d’une approbation des actes et paroles, mais d’un acquiescement à cette vie singulière pour la déployer en vie vivante. Le Dieu compatissant du pardon et de la tendresse, ce qui n’est ni complaisance, ni mollesse, ouvre à nouveau un chemin et une possibilité de revenir au OUI, de retourner vers sa promesse ; et cette espérance est constitutive de la foi.

Et lorsque la complexité du monde brouille la clarté des choix à faire, ce qui est assez souvent le cas, la sagesse de Dieu est toujours offerte pour que, de lectures bibliques en méditations, de discernements en débats, de travail personnel en partages avec d’autres, de réflexions en prières, nous puissions avancer, quitte à affiner ou rectifier les choix au fur et à mesure du chemin.

Car la liberté de nos choix ne dépend pas du fait qu’il y ait une alternative et que nous puissions décider. La liberté de nos choix dépend de notre liberté intérieure par rapport à nos héritages, à nos préjugés, à nos intérêts propres, et à nos représentations du monde et des autres, en reconnaissance comme en écart.

Dominique HERNANDEZ

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