Je demeure frappé par la beauté de l’humanité
Charles Wagner
cité par le pasteur Wautier d’Aygallier dans Un homme – Le Pasteur Charles Wagner, Fischbacher, Paris, 1927, p.300.
Je demeure frappé par la beauté de l’humanité. Que de braves gens partout, bienveillants, simples, conciliants, patients, cléments, courageux, dévoués. Ils sont une infime minorité, dites-vous. Et quand bien même ce serait exact, je veux qu’un seul chef d’œuvre me console d’un million de croûtes. Mais nous avons tort de dire que le bien est un gibier rare. Sachez mieux le découvrir. A la vérité, les héros inconnus sont légions. J’ai vu tant de beauté divine sous la pauvre bure humaine, tant de droiture et de pureté parmi les souillures, tant de sincérité parmi les roublardises et les habiletés, tant de pardon sous les injures, tant de souriante énergie dans les pires infortunes, que ce n’est plus dans l’attitude d’un homme debout que j’admire. J’adore, prosterné au sanctuaire, et j’ai positivement vu Dieu ; je l’ai rencontré, les pieds dans nos poussières, les mains à nos labeurs, le cœur dans nos pauvres et fidèles amours, plus fort que la tombe !