Ressusciter en simples mots

Le terme de résurrection est parfois entendu, lu, prononcé avec de grandes majuscules auxquelles participent certainement la centralité de la fête de Pâques, la solennité des liturgies pascales, la beauté de nombres d’œuvres d’art portant sur ce thème. C’est un terme nimbé d’extraordinaire, entre miracles et Jugement dernier, Pâques et l’au-delà, ce qui peut contribuer à le rendre aussi lointain qu’imposant.

Pourtant, dans le Nouveau Testament, ressusciter se dit avec un langage on ne peut plus quotidien, avec des verbes aussi familiers que se réveiller et se relever. C’est un indice majeur de ce que la résurrection concerne chacun et chacune, non pour après la mort mais pour le temps de l’existence. Il s’agit de vivre d’une vie ressuscitée avant de mourir. Les récits évangéliques en témoignent avec Marthe, sœur de Lazare, et avec les disciples d’Emmaüs, avec Saul devenu Paul et avec Bartimée, autant de figures de ressuscités qui peuvent rejoindre, éclairer, habiter nos propres existences.

Dans le quotidien de la vie, la résurrection nous attend, aux plis des enfermements, des ténèbres, des peurs, des résignations. Elle qui brille dans les mots simples : relever, réveiller, fait briller d’autres mots ordinaires : malgré, pourtant, cependant, des mots d’ouverture, des mots de promesse, des mots d’insurrection, des mots reflétés dans l’aube du matin de Pâques. La poésie des 4 évangiles tient l’aube, tôt le matin, le jour n’étant pas encore levé, comme le moment symbolique de la résurrection, un commencement de huitième jour, une genèse continue dans le chaos, l’indistinct, la confusion et toutes les négativités du monde et de l’existence, tout ce qui rabaisse, rétrécit, confine l’humanité de l’humain.

L’aube de Pâques, ouverture du jour, est aussi un oui, encore un mot ordinaire. Oui à chaque existence. Le professeur Raphaël Picon disait que Dieu est ce oui qui nous met debout et qui croit en nous. Alors nous ne sommes plus mesurés par nos fautes et nos échecs, mais par ce oui irréductible et passionné, qui nous ressuscite, nous suscite à nouveau !

Paul, le ressuscité sur la route de Damas, nous sera présenté au Foyer de l’Âme le samedi 22 avril à 20h par le pasteur, metteur en scène et interprète Jean Chollet à travers le spectacle Sacré Paul, qui raconte les aventures de l’apôtre selon les récits du livre des Actes.

Dominique HERNANDEZ

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