Temps d’amitié

Voici septembre, toujours sur fond de pandémie et de ses conséquences en cascade, mais il y a des bonnes nouvelles et parmi elles : l’A(a)mitié.
Avec et sans majuscule, puisque le nom du bulletin du Foyer de l’Âme ne désigne pas seulement une publication, il est également un mot chargé d’histoire, d’expériences et de réflexions. Mais de quoi témoigne ce nom ? Et de qui, car il n’est pas question d’amitié sans amis.
Plusieurs pistes s’ouvrent, bibliques ou non, et non exclusives les unes des autres.

L’amitié représente une des formes de l’amour, de cet amour qui constitue le réel du monde puisqu’il est une manière de désigner le Dieu de Jésus-Christ. L’amitié est cette attention bienveillante, bienfaisante et créatrice qui rend le monde et la vie vivables. Fondée en l’amour de Dieu, elle le traduit dans les relations humaines, de manière plus large que l’amitié dont parlaient déjà les philosophes grecs et qui était réservée à quelques personnes, nous dirions aujourd’hui des amis intimes. L’amitié est tisserande du monde, pour la justice et l’égalité, pour la liberté et la reconnaissance.

L’amitié qualifie également la relation de Jésus avec ses disciples dans l’évangile de Jean (15,14 ) : Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis. Cette amitié est à la fois élective et largement offerte : élective en ce qu’elle n’est pas générale mais singulière, distinguant chaque personne comme sujet destinataire de l’amitié ; largement offerte en ce qu’elle ne repose pas sur des particularités personnelles. Elle implique l’égalité entre le Christ et ses amis, égalité issue de la connaissance partagée de la révélation du Père. Cette amitié convoque, provoque à se tenir en amis du Christ c’est à dire en offrant à son tour l’amitié, en se disposant comme amis s’affranchissant des étiquettes, des déterminations, des catégorisations.

L’amitié est aussi à l’origine d’un des livres du pasteur Wagner : L’Ami. L’ouvrage fut rédigé en 1902 à la suite de la mort prématurée de Pierre, son fils. Le pasteur l’a composé sous forme de dialogue entre lui et l’Ami, un Ami mystérieux qui l’accompagne aux temps de souffrance comme aux heures heureuses. Sa figure, écrit-il, est éclairée d’humanité universelle et ce qu’il possède de meilleur lui vient du Fils de l’homme. Cet Ami fidèle, trace, écho, présence intérieure du Christ, lui donne d’écrire parmi les pages les plus émouvantes, les plus poétiques et les plus encourageantes de son œuvre.

La dimension spirituelle de l’amitié, lien vivant et vivifiant, don et engagement, ouverture et horizon, est inscrite au cœur du projet de L’Amitié du Foyer de l’Âme, comme en celui des nombreux groupes et activités, et premièrement du culte. Puisse le bonheur s’y épanouir tout au long de l’année !

Dominique HERNANDEZ

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